[Conseil/Astuce] Techniques pour progresser et surfer des grosses vagues

Vous souhaitez franchir un cap et sortir de votre zone de confort ? Vous rêvez de tubes mais le moment venu, la peur vous scotche sur le sable ? Rien de plus normal, le surf et la peur sont étroitement liés. Si bien que votre progression passera inévitablement par le dépassement de soi. Voici quelques clefs pour vous aider à surfer des plus grosses vagues sans pour autant vous mettre en danger.

Tout d’abord, il est important de rappeler que la notion de grosse vague est entièrement subjective. Elle varie : d’un surfeur à l’autre, selon l’expérience, le niveau de pratique ou encore l’âge de ce dernier. Chacun son seuil de tolérance face à la même peur que l’on souhaite surmonter.

Avoir les aptitudes physiques

Afin de surmonter votre peur, il est primordial de vous sentir bien physiquement et d’être à l’aise dans l’eau. Il existe de nombreuses manières de se familiariser avec de plus grosses vagues, avant de s’y lancer avec une planche de surf.

La natation

En bassin ou en mer, la natation est un acquis fondamental pour tout surfeur. Il est impératif, avant même de vous initier au surf, de savoir nager en mer. Cela implique de nager sans avoir pied, mais également, en apnée ou encore parmi les courants marins et les vagues. C’est sur cette capacité à nager en prenant en compte les nombreux facteurs qui composent l’océan, que vous vous appuierez à chaque étape de votre progression.

Le bodysurf

Car, c’est le plus simple à pratiquer puisqu’il ne nécessite que très peu de matériel. Cette pratique ancestrale, souvent décrite comme la forme la plus pure du surf, se base essentiellement sur vos sensations et votre capacité à lire la vague. Équipé(e) de palmes au peak, ou pieds nus dans un « shore break » rapide, la pratique du bodysurf vous permettra de mieux comprendre les vagues, et d’identifier les zones d’énergie maximale, moyenne ou faible de ces dernières. L’absence de planche et de leash vous permettra une plus grande liberté de mouvement, mais aussi plus d’engagement dans votre glisse. Ainsi, vous apprendrez à chuter et à rester calme en immersion.

Le bodyboard

Le petit frère du surf n’a aujourd’hui plus rien à envier à son aîné. La communauté de bodyboardeurs ne cesse de grandir et leur engagement à l’eau n’est plus à démontrer. En effet, puisqu’il se pratique allonger, le bodyboard permet à ses adeptes une radicalité rare en surf. Mais attention ! Bien qu’il ne soit pas nécessaire de vous lever sur votre planche, préparez-vous à ramasser !

Et, c’est bien là tout l’intérêt du bodyboard dans votre préparation pour surfer de plus grosses vagues. La flottabilité imposée par le bodyboard et la contrainte du leash, vous emmèneront vers des sensations proches de celles du surf, notamment au cours des phases de passage de barre et de chute sur la vague. Néanmoins, l’absence de take-off (redressement), vous évitera les chutes à l’impact zone (zone la plus critique pour chuter) et les palmes vous permettront d’écourter les périodes d’immersion.

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Aptitudes mentales et intellectuelles

Connaissances

« La peur, c’est une réaction émotionnelle face à un danger, bien réel, contrairement à l’anxiété qui est l’inquiétude face à l’inconnu » – Olivier Garcia psychologue, Extrait du dossier « Même pas peur : pourquoi et comment la terreur nous terrasse dans les vagues »…

Appuyons-nous sur cet adage bien connu des surfeurs, et comprenons : précisez l’objet de vos peurs et étudiez-le. Est-ce la peur de rester trop longtemps sous l’eau ? Ou bien, celle de vous blesser contre les fonds marins ? Ou peut-être encore, la peur de ne pas être au niveau ?

Identifiez votre anxiété et analysez-la pour en faire une peur, réelle mais naturelle. Observez les surfeurs déjà à l’eau, comptez les secondes qui passent en immersion, comparez-les à vos capacités. Attendez un horaire sans vagues, prenez des palmes et un masque et partez observer les fonds marins. Recherchez au peak d’autres surfeurs au niveau proche ou équivalent au vôtre.

Observation

L’analyse du spot est enseignée dans toutes les écoles de surf. Profitez du calme et de la hauteur que vous offre la plage pour observer les courants, le vent et les séries de vagues. N’hésitez pas à schématiser si cela vous aide. Lorsque vous vous apprêtez à surfer des plus grosses vagues, cette étape vous servira de référence tout au long de votre session. Déterminez le temps et la distance séparant les séries habituelles des gros sets plus lointains. Anticipez comment sortir de l’eau rapidement en cas de nécessité. Faites votre « plan de route » et tenez-vous-y une fois dans l’eau. Cependant, n’hésitez pas à sortir de l’eau pour refaire le point, car les spots changent avec la marée !

Enfin, sachez rester humble et ne vous surclassez pas, il n’y a pas de honte à ne pas être encore prêt(e). Cela dit, comprenez qu’on ne peut parler de dépassement de soi en surf sans peur. La boule au ventre et le cœur qui s’emballe seront de la partie bien que vous soyez prêt(e). Seul(e) vous, pouvez répondre à cette question, il est fondamental que la mise à l’eau soit une décision personnelle.

Principe de base : comptez dix minutes d’observation par mètre de vague. Pour des vagues de deux mètres, donnez-vous 20 minutes d’observation, pour des vagues de trois mètres, prenez-en 10 de plus.

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Sang-froid

Malheureusement, comme nous l’avons dit plus tôt, le surf et la peur sont étroitement liés. Malgré votre préparation physique et mentale, vous ne serez jamais 100% à l’abri de vous faire une frayeur. C’est un passage obligé, et répétitif, dans la vie d’un surfeur ou d’une surfeuse, duquel vous ressortirez toujours grandi(e). C’est ce moment où l’océan nous rappelle à l’ordre, et nous fait parfois même nous sentir présomptueux. Dans ces instants, il est très important que vous gardiez votre calme malgré la peur.

Ne cédez pas à la panique !!!

Préparez en amont vos principes d’action pour ce genre de situations. Lors des phases d’immersion, comptez les secondes pour garder votre calme, ne vous débattez pas, ce serait gaspiller de l’oxygène et de l’énergie. Enfin, sachez prendre une vague allongé(e) pour rentrer rapidement sur le sable.

Il est important d’être capable de faire un retour sur ce genre d’expérience, parlez-en avec vos ami(e)s surfeurs, échangez sur le sujet et tirez-en les leçons nécessaires. Pour conclure, ne restez pas sur une mauvaise expérience sur un spot, donnez-vous le temps d’y retourner. Par d’autres conditions, en bodyboard ou en bodysurf.

Analysez vos erreurs et vos peurs et réconciliez-vous avec le spot. Et peut être qu’un jour, vous y serez comme un poisson dans l’eau !